A 14 ans, je ne me souviens pas comment j’ai pu avoir accès à un paquet de cigarettes. Avec une copine, que j’ai pensé une amie, j’ai fumé la moitié de la boîte en quelques minutes, derrière des poubelles du quartier, loin de mon immeuble. Cette copine, c’est une nana, comme vous avez pu certainement en connaître, un mauvais allié.
Avec elle, j’ai volé des vêtements dans une friperie. J’avoue, elle m’y a poussé. La peur nous a obligé à balancer tout ce tissu sous les escaliers au rez-de-chaussée d’un immeuble, la peur nous a amenées à fuir et donc à être facilement identifiables.
Nous avons été attrapées, et nous avions été obligés de rembourser un prix noté sur un papier avec les vêtements manquants. Le sentiment de honte a pris le dessus, et nous leur avons demandé de rien dire à nos parents.
Je déteste ces deux sentiments : la peur et la honte. L’adrénaline qui nous submergeait pendant le délit, dans l’espoir de ne pas être vues, de chiper des vêtements au hasard n’était pas la meilleure. Et même si je savais que ce n’était pas bien moralement, je l’ai fait. A deux, on semblait déjà très forte pour surmonter cette bêtise.
Cette fille est restée une copine. Ma raison de pré-adolescente n’a pas été assez affûtée pour stopper cette fréquentation. Les projets constructifs comme se lever tôt pour courir ensemble n’ont pas abouti. A deux reprises, et en accord avec elle, je me suis levée à 7h30 du matin, pour nous rejoindre à 8h au bas de mon immeuble. Je guettais par le balcon sa venue.
Elle n’est jamais arrivée. Et quand je lui disais que je l’attendais, elle feintait de ne pas se souvenir de notre accord ou de me dévoiler toute sa faiblesse d’avoir été trop fatiguée pour se lever.
Depuis cette expérience, j’ai refusé de dépendre de qui que ce soit pour pratiquer du sport.
Avec les années, cette même fille, plus âgée que moi rentrait en concurrence physique avec moi. Plus jeune et encore plus vive qu’elle, je courais plus vite qu’elle, je nageais et plongeais bien mieux qu’elle.
Elle ne ratait pas une occasion pour m’humilier devant les autres, allant jusqu’à me pisser dessus à la piscine. Au bord de la piscine, prête à plonger, populaire que j’étais pour mes performances, elle s’amusait à monter sur mon dos et à uriner sur moi, elle a même mis son mollard sur mon cou.
Abasourdie par tant de mesquinerie, je n’ai su que la repousser avec cette envie lui mettre mon poing dans la figure. J’ai fini par trouver la force et la résolution de ne plus jamais entrer en contact avec elle.
Avez-vous déjà été influencé par une personne obscure ?
Cet article est inspiré de mon ouvrage intitulé : Le jour où j’ai commencé à effacer les ombres.