Lorsque je parle de croyances, je parle de croyances sociales. Celles-ci sont induites par nos idées, nos valeurs et nos désirs. En matière de relations amoureuses, elles sont déterminantes à la fois avant, pendant et après la rencontre. Qu’est-ce qui fait que nous sommes attirés par un type de personne en particulier ? Des physiologistes vous parleront de phéromones, de phénomènes liés au corps, aux odeurs, à la chimie, pour eux, c’est bio. Moi, je vais vous parler d’attirance non seulement physique, mais aussi sociale. Lorsque vous prévoyez de rencontrer une personne dans le cadre amoureux, c’est que vous êtes disponible pour vous ouvrir à l’inconnu, enfin, à ce qui changerait de votre quotidien, à ce qui pourrait entrer dans vos critères de séduction. Des critères très cartésiens devenus conscients et manifestement pris au sérieux par les scientifiques. Il suffit de voir le succès apparent d’un programme comme Mariés au premier regard, une émission de téléréalité française diffusée sur M6, fondée sur une série danoise appelée Gift Ved Forste Blik et dérivée de son homologue américain Married at first sight. Il semble ne rester que la science, des pourcentages de compatibilité pour réunir deux êtres. La confiance en soi que les candidats affichent est défaillante. Les incapacités d’entrer naturellement en lien avec l’autre, les échecs amoureux ont trouvé chez eux des manquements, une estime de soi négative. Sur quoi ces scientifiques pourraient-ils s’appuyer ? Sur les idées, les valeurs, les désirs des candidats, donc sur leurs croyances. Ils pourraient alors partir du principe que si une personne se rapproche de façon considérable des croyances d’une autre personne, elles sont compatibles. Les scientifiques représentés par une psychologue clinicienne et un docteur en psychologie seraient ainsi influencés eux-mêmes par des croyances sociales telles que : – Qui se ressemble s’assemble – Les contraires s’attirent 1. Qui se ressemble s’assemble À défaut de se compléter, les partenaires sont susceptibles de fusionner. De partager les mêmes perceptions de la vie, les mêmes activités, les mêmes aliments, les mêmes amis, les mêmes valeurs, les mêmes manières de se comporter en public, les mêmes musiques, les mêmes artistes, les mêmes animaux, les mêmes décors, les mêmes habitudes sexuelles… Les mêmes. Cela rassure, cela donne un sentiment de sécurité incroyable. Partager des moments à deux avec une personne que l’on ne connaît pas, mais qui nous semble familière. Dans cette optique, il est d’usage d’entendre les personnes dire qu’elles reproduisent le même schéma amoureux. Est-ce qu’il s’agit de les blâmer ? L’excitation d’une nouvelle rencontre laisse place au confort et à l’aisance qu’elle peut procurer. Alors que vous êtes adeptes de la monogamie, il vous serait difficile et presque incompréhensible d’entendre l’autre parler de ses différentes conquêtes, de ses amoureux transis après une étreinte n’égalant aucune des expériences passées. Vous resteriez avec cette personne-là ? La solitude ou le manque d’estime de soi pourraient vous compromettre dans une relation déficiente. Alors que vous avez vécu la pire histoire avec un parent alcoolique, vous risquez d’être attiré par une personne qui soit a vécu la même histoire, soit est dans une dynamique similaire. Les habitudes culturelles passées peuvent être trompeuses si vous souhaitez atteindre le paroxysme du bonheur à deux. Ce qui est certain, c’est que plus on s’assemble, plus on se ressemble. La proximité serait ainsi le meilleur moyen de trouver des terrains d’entente dans tous les domaines de la vie. 2. Les contraires s’attirent Beaucoup s’obstinent à chercher une personne complètement différente. Dans l’idée de vivre autre chose, autrement, dans la croyance obstinée que l’autre pourrait les compléter, les rassurer, accéder à une demande, à une attente, à un manque. L’autonomie affective peut s’en trouver entravée. La dépendance affective, trop souvent citée pour les hypersensibles, les victimes de manipulateurs pervers, peut trouver toute sa place. L’admiration non réciproque peut aussi creuser son tombeau face à une personne de pouvoir. Il est admis scientifiquement et socialement que les belles femmes sont attirées par les hommes fortunés jouant un rôle prestigieux. Il suffit de voir Lady Diana et le prince Charles, et toutes les histoires similaires. Le rêve du prince charmant qui vient sauver sa princesse de ses failles sociales, psychologiques reste une croyance incontestable. Cette dernière est pourtant décriée et détestée par les plus ferventes féministes. Le rêve d’une belle femme, proche des critères de « Miss Univers » est appétissant pour les hommes habitués à ce genre d’image, et devient malheureusement de plus en plus populaire. « Une étrange illusion (…) de supposer que la beauté est la bonté », selon Léon Tolstoï (1828-1910), écrivain russe. Ce qui est certain, c’est que les contraires s’opposent aussi dans leurs opinions, leurs valeurs, leurs désirs. Ce qui est certain, c’est qu’on est plus susceptible d’aimer ceux qui nous aiment. Ce qui est certain, c’est que plus on aime une personne et plus on la trouve belle. « Ce qui détermine dès le début notre sympathie envers une personne ─ la proximité, la ressemblance et le fait d’être aimé ─ influence le développement à long terme de nos relations. Les premières impressions des couples qui se fréquentent peuvent donc prédire leur avenir à long terme. Elles sont ainsi importantes et prophétiques », selon Jan Hendrik van den Berg (1914-2012), psychiatre néerlandais. En conséquence, en quoi croyez-vous absolument ? Si c’est en l’amour, je vous propose de vous aimer de façon inconditionnelle afin de trouver en vous-même cette possibilité d’être en harmonie avec l’autre. Parce que l’amour est inhérent à l’être humain, nous serions enclins à plonger dans la passion amoureuse, pour sûr à la fois excitante et aliénante. Découvrez ce schéma créé par Robert Sternberg (1949 -), psychologue américain, et voyez vers quel type d’amour vous souhaitez vous orienter. Croire au parfait amour est vraiment tentant, non ?! L’essentiel n’est-il pas juste d’être heureux ? Andy Marks-Amstrong, Docteur en psychologie et auteur. www.andymarksamstrong.com

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